Colombie: les ex-combattants des FARC marchent pour la paix sur Bogota
Après la Minga, le cortège de 8000 indigènes qui avait marché en direction de la capitale la semaine passé, les ex-combattants des FARC sont également en route pour Bogota, dans un « Pèlerinage pour la vie et la paix ». Leur arrivée est prévue ce dimanche.
Les ex-guérilleros marchent pour demander la mise en oeuvre véritable de l'accord de paix de 2006 et l’arrêt de la violence et des assassinats dont ils sont la cible, notamment dans les départements du Cauca et du Caquetá. Selon le parti FARC issu de l'ancienne guérilla, qui a déposé les armes après la signature de l'accord de paix, près de 240 ex-combattants ont été tués depuis lors.
Escale à Medellin
Les anciens combattants des FARC sont passés par Medellin, la deuxième ville du pays. « Nous sommes là pour défendre la paix, la vie et les accords de paix signés La Havane », tel est le message qui était porté. « A Bogota, on veut se réunir sur la place Bolivar pour montrer au pays que les mots sont nos seules armes, et que ces drapeaux blancs qui nous accompagnent et que nous portons sont nos seuls outils de revendication », explique l'un des chefs historiques du mouvement.
Ex-guerrilleros, militants des FARC, leaders sociaux, les assassinats se succèdent en Colombie... Des dissidents des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), qui ont rejeté l'accord de paix, la guérilla de l'Armée de libération nationale (ELN) et des gangs de narco-trafiquants opèrent dans certaines régions. Ils se disputent le contrôle des plantations de coca (matière première de la cocaïne) et de marijuana, ainsi que de l'exportation de la drogue par le Pacifique vers les Etats-Unis et l'Amérique centrale.
Ainsi, le sénateur indigène colombien Feliciano Valencia a été la cible cette semaine d'une attaque armée, dont il est sorti indemne, en se rendant à la commémoration d'un massacre commis dans le département du Cauca, selon des sources autochtones et officielles. Feliciano Valencia, qui a reçu le Prix national de la paix en 2000 pour ses efforts dans la pacification du Cauca, était à la tête de la mobilisation de quelque 7 000 indigènes qui ont rallié Bogota pour protester contre le gouvernement et le regain de violence qui affecte leurs territoires.
Et le week-end dernier, le parti FARC a dénoncé le meurtre samedi 24 octobre de deux ex-guérilleros respectivement dans les départements de Cauca (Sud-Ouest) et de Caqueta (Sud).
Une marche de 200 km pour la paix
C'est le 21 octobre que l'ex-guérilla a entrepris ce « pèlerinage » pour la paix de plus de 200 km pour protester contre l'assassinat des leurs malgré la signature de l'accord de paix. « Nous appelons l'attention du pays pour (...) rejeter les actions violentes de tous les acteurs, y compris l'Etat », a déclaré à l'AFP Pastor Alape, ex-commandant guérillero et désormais dirigeant du parti politique issu des rangs de l'ex-rébellion marxiste.
Des dizaines d'ex-rebelles ont quitté la municipalité de Mesetas, dans le sud du pays, et devaient être rejoints par d'autres, à pied ou à bord de véhicules, d'ici leur arrivée à Bogota prévue le 1er novembre. « Nous allons demander à dialoguer avec le président Duque afin qu'il nous dise si son gouvernement est en condition de garantir la vie des Colombiens ou s'il va maintenir la tendance de son parti à inciter à la guerre », avait ajouté Pasto Alape.
Dans un récent rapport, la mission de l'ONU en Colombie a alerté sur « la violence incessante contre d'ex-combattants » des Farc. Quelque 13 000 hommes et femmes ont renoncé à la lutte armée suite à l'accord de paix, qui prévoit des peines alternatives à la prison pour les rebelles coupables de crimes, à condition qu'ils disent la vérité, dédommagent les victimes et s'engagent à ne plus recourir à la violence.
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