Mali: l’ancien président Amadou Toumani Touré est mort en Turquie
C'est une figure de l'histoire politique récente du Mali qui s'est éteinte. Amadou Toumani Touré est décédé dans la nuit de lundi à mardi en Turquie. Il avait dirigé le pays de 2002 à 2012 avant d'être chassé par un coup d'État.
Au Mali, on l’appelait surtout par ses initiales : ATT, Amadou Toumani Touré. Il est décédé dans la nuit de lundi à mardi en Turquie. C’est sa famille qui a donné l’information. Il venait d’être évacué de Bamako par un vol régulier, accompagné d’au moins un médecin.
D’après nos informations, peu avant son départ du pays, effectivement, l’ancien président du Mali avait été admis d’urgence à l’hôpital Le Luxembourg, qu’il a fondé avec son épouse Lobbo. Il y a subi une intervention médicale, notamment au cœur et était retournéensuite à son domicile.
« ATT a bénéficié d’un débouchage de stent qui lui avait été posé en France, il y a quelques temps de cela. Nous avons au niveau de l’hôpital mère-enfant débouché ce stent, il y a une vingtaine de jours. Il a même apporté des félicitations et des remerciements, car c’était le seul endroit dans toute la République du Mali, ce jour-là, où l’on pouvait faire une telle activité. Il était très satisfait de nos soins, mais il y avait une comorbidité et c’est cette comorbidité qui l’a emmené en Turquie pour des prises en charge multiples et diverses », explique en détail ce mardi matin le docteur Mamadou Bocary Diarra, cardiologue et directeur de l’Hôpital mère-enfant - Le Luxembourg de Bamako.
Un ancien parachutiste
Il a fêté le 4 novembre dernier ses 72 ans, ATT c’était avant tout un militaire, un parachutiste, produit de l’armée malienne, béret rouge vissé sur la tête. En mars 1991, il avait pris le pouvoir après des manifestations contre l’ancien président Moussa Traoré.
Un an après, il avait remis le pouvoir aux civils et il était devenu ce que l’on a appelé à l’époque « le soldat de la démocratie ». Dix ans après : tapis rouge. Il avait été élu président de la République. Il avait alors ouvert de nombreux chantiers, grand bâtisseur, gros travailleur. Il a développé son pays et proposé une politique du consensus.
En janvier 2012 : les jihadistes attaquent l’armée malienne dans le nord et en mars 2012, alors qu’il s’apprêtait à quitter le pouvoir deux mois plus tard, ATT est victime d’un coup d’État militaire. Il part en exil à Dakar. Il reviendra triomphalement dans son pays quelques années plus tard.
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