Irak: un an après la révolte d'octobre, nouvelle manifestation place Tahrir à Bagdad
Des milliers de manifestants se sont rassemblés une nouvelle fois sur la place Tahrir à Bagdad, ce 25 octobre, un an après la révolte d'octobre. Pour eux, rien n'a changé en un an. Ils réclament la dissolution du Parlement et une refonte du système politique. À la mi-journée, des heurts ont éclaté et une cinquantaine de policiers et de manifestants ont été légèrement blessés.
À Bagdad, la place Tahrir a retrouvé ses airs de révolte. Des milliers de personnes ont défilé toute la journée ce dimanche 25 octobre, drapeau irakien en main, pour conspuer un pouvoir incapable de leur fournir des services de base.
« Nous sommes ici car nous demandons justice pour les manifestants qui ont été tués l’année dernière. Jusqu'à présent, nous n'avons vu personne accusé pour ces crimes, aucun des politiciens n’a dit quelque chose. Ce gouvernement, le gouvernement d’al-Kadhimi, n’a rien fait, il n'a rien fait pour le peuple irakien », s'insurge Ra'ad, la trentaine, une casquette posée sur la tête.
Mais alors que les manifestants dansent et chantent tout au long de la matinée, des heurts éclatent sur les ponts adjacents à la mi-journée. Seules quelques barricades séparent alors les forces de l'ordre des manifestants en colère. Mohammed est l'un d'entre eux.
Nous savons que nous serons peut-être des martyrs »
« D'abord, ils ont utilisé des gaz lacrymogènes, raconte-t-il. Ensuite, ils ont utilisé des canons à eau, de l'eau chaude, pas de l'eau froide. Et ils ont blessé certaines personnes sur le pont. »
Face aux forces de sécurité, les manifestants lancent des pierres et des cocktails Molotov, quitte à embraser la situation. « Pour l'instant on essaye d'atteindre la dernière barricade sur le pont, explique Karar, la vingtaine. Nous savons que lorsque nous avons quitté notre maison ce matin, nous ne serions peut-être pas de retour. Nous savons que nous serons peut-être des martyrs. »
Plus de 600 manifestants ont été tués l'année dernière. Mais ces Irakiens se disent plus déterminés que jamais, pour « obtenir leurs droits, et retrouver leur pays. »
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